12
Peggy rentre à la nuit tombante. Après la plongée, il lui a fallu boire un verre puis dîner avec les touristes, cela fait partie du rituel convivial. Ce soir, elle avait la tête ailleurs et elle a eu du mal à faire bonne figure. Elle a essayé de donner le change en multipliant les anecdotes sur les requins. En règle générale, les vacanciers adorent les histoires de requins, surtout lorsqu’ils ne sont plus dans l’eau.
De retour au bungalow, elle trouve Brandon allongé sur le lit en proie à une stupeur comateuse. Il regarde le plafond comme s’il s’agissait d’un écran de cinéma sur lequel défileraient les images d’un film projeté à sa seule intention. Des expressions fugitives s’impriment sur son visage tandis qu’il scrute le ventilateur.
Peggy juge inutile de le déranger, elle va dans la salle de bains pour se laver les cheveux et se passer un lait adoucissant sur la peau car on n’a rien inventé de mieux que le sel de mer pour déshydrater la peau des femmes. Elle puise dans ces gestes routiniers un réconfort qui fait obstacle à ses angoisses. À peine le seuil franchi, elle remarque que Brandon a démonté ses haltères pour en glisser les disques de fonte dans les poches de ses vêtements, comme s’il voulait se lester. Sa veste pend, accrochée à la poignée de la fenêtre, distendue par les poids qui la tirent vers le bas.
Elle retourne dans la chambre, demande au jeune homme la raison de ce comportement.
Il tressaille, émergeant avec peine de son rêve intérieur. La voix de Peggy a dû mettre deux bonnes secondes à parvenir jusqu’à son cerveau.
— C’est pour me ralentir, bredouille-t-il. Il me faut du lest, comme les scaphandriers, sinon tu ne me verrais même plus bouger. Je deviendrais invisible, même pour toi.
Peggy ne trouve rien à répondre. La folie paraît toujours cocasse au cinéma ; dans la réalité, elle engendre chez le spectateur un sentiment de malaise difficile à surmonter. Elle s’assied sur le lit, contemple Brandon. Il a basculé, il est resté quelque part de l’autre côté du miroir. Wong n’a pas exagéré les redoutables pouvoirs du produit dopant. Elle n’ignore pas que dans les sixties, le LSD a provoqué chez certains sujets des psychoses foudroyantes, voire des états de catatonie incurables. Tout dépend du terrain sur lequel a lieu l’expérimentation. Elle a appelé Wong pour lui demander des précisions sur tout cela, mais il est resté froid, peu optimiste.
— Dans certains cas, la personnalité explose, s’est-il contenté de répéter. C’est la même chose lorsqu’on utilise l’hypnose en thérapie. On peut assister à des bouleversements radicaux. Le vernis se défait, tout remonte à la surface, les obsessions secrètes, les pulsions enfouies, et cela en l’espace d’un claquement de doigts. Si le sujet n’est pas psychologiquement bien structuré, la déliquescence peut se révéler instantanée.
Brandon était-il bien structuré ? Peggy n’en mettrait pas sa main au feu. Comme beaucoup de garçons d’aujourd’hui, c’est un adolescent prolongé, superficiel, vivant de sensations à fleur de peau, se lassant vite de tout, et n’envisageant le monde, la vie, que sous l’aspect d’un grand parc d’attractions construit pour son usage personnel. Il est né pour s’amuser, rien d’autre. Et cette programmation ne l’a probablement pas préparé à ce qui lui arrive aujourd’hui.
Lasse, inquiète, elle se déshabille, passe un maillot de footballeur et s’allonge à côté de lui. Il continue à sourire. Elle s’était promis de le veiller le plus longtemps possible, mais l’exploration sous-marine de l’après-midi l’a fatiguée, et elle bascule presque aussitôt dans le sommeil.
*
Il la réveille en sursaut au beau milieu de la nuit. Il est assis sur le lit, nu, hagard, en proie à une panique intense. Il examine les draps, se touche les flancs, le ventre…
— Tu ne sens pas ? bredouille-t-il. Ça sent le brûlé. Regarde les draps, ils sont roussis… C’est moi… C’est ma faute. Ma chaleur augmente. Burly m’avait prévenu.
Peggy veut le prendre dans ses bras pour le réconforter mais il la repousse.
— Me touche pas ! hurle-t-il, tu te brûlerais. C’est le frottement de l’air… J’ai emmagasiné la chaleur du frottement ; tu sais, comme les capsules spatiales lorsqu’elles rentrent dans l’atmosphère. Le bouclier thermique m’a protégé de l’embrasement mais la chaleur résiduelle est entrée en moi, je la sens… Putain ! Ça pue le brûlé. On dirait qu’on a oublié un fer à repasser sur du linge.
Il se débat. Il est très chaud effectivement, mais de la chaleur de la fièvre.
— Je vais foutre le feu à la maison ! vocifère-t-il en se dressant. Faut que j’aille dehors.
Peggy le rattrape, à force d’éloquence elle parvient à le persuader de s’envelopper dans un drap mouillé. Il accepte. À peine emmailloté, il écarquille les yeux et lance d’une voix que la peur rend suraiguë : « Regarde ! Ça fume ! Bon Dieu ! Ça fume ! »
La jeune femme doit l’asperger d’eau froide pour le rassurer.
Au bout d’une demi-heure, il se calme.
— Mets l’extincteur au pied du lit, murmure-t-il en s’endormant. C’est plus prudent. Et réveille-moi si je deviens rouge vif, faudra que j’aille me tremper dans la mer, ce sera le seul moyen pour moi de refroidir.
Peggy voudrait s’allonger à ses côtés mais il refuse, car il craint de la brûler. Il est persuadé de dégager une chaleur de haut fourneau.
Peg passe une mauvaise nuit, alternant assoupissements et réveils haletants. Tout à coup, vers 4 heures du matin, une sensation de danger lui fait reprendre conscience. La certitude d’une présence menaçante, là, dehors. Elle se dresse, marche vers la fenêtre. À travers les fentes des volets, elle perçoit une odeur de Néoprène très familière, et des crissements mouillés qui évoquent pour elle le bruit d’une combinaison de plongée émergeant des vagues. Il y des hommes-grenouilles dehors, autour du bungalow. Des plongeurs de combat… Elle se rappelle soudain l’image qui l’a assaillie lorsqu’elle se trouvait sous l’influence de la drogue : l’armada des ninjas de caoutchouc noir nageant dans sa direction, menaçants, meurtriers. Était-ce une prémonition ? Ils sont là à présent, ils se préparent à forcer la porte de la maison. Ils viennent récupérer le container.
Elle se jette sur le téléphone cellulaire et forme le numéro de Wong.
— Il y a des hommes dehors, murmure-t-elle. Venez vite… Des plongeurs… Ils sont venus par la mer…
— J’arrive, dit le Japonais. Barricadez-vous.
Et il raccroche. Peggy imagine mal comment elle pourrait se barricader. Le bungalow n’a pas été construit pour affronter un siège, et les ouragans successifs n’ont fait qu’affaiblir sa structure. Elle ne possède pas d’armes à part quelques fusils-harpons au fond d’un placard. Elle va en chercher un, introduit une cartouche de gaz dans le propulseur. C’est une arme à un coup, peu efficace en face d’une meute d’agresseurs décidés. L’odeur de caoutchouc est là, plus proche. Les combinaisons mouillées crissent. Ils ont dû laisser leurs bouteilles à la lisière des vagues. Combien sont-ils ? Ils ne parlent pas mais elle sent leur présence de l’autre côté du volet. Un cliquetis métallique l’avertit qu’on touche à la poignée de la porte. Elle hésite à crier : « Je sais que vous êtes là ! Fichez le camp, j’ai prévenu la police ! » Elle redoute obscurément que cette menace, au lieu de les mettre en fuite, ne les pousse au contraire à précipiter les choses. Elle pense aux Yakuza, aux Triades… Elle les imagine mal s’effrayant de l’arrivée d’une simple voiture de patrouille. Elle éteint la lumière et se place face à la porte, le fusil-harpon pointé vers le battant. Ces tueurs sortis de l’eau l’emplissent d’une peur superstitieuse qu’elle s’explique avec peine. Dans son imagination, elle se les représente sous la forme de créatures mi-hommes mi-tritons. Absurde !
On explore la serrure, mais il s’agit peut-être d’une simple diversion ; pendant qu’elle s’obstine à surveiller le battant, ils s’appliquent à forcer un volet à l’arrière de la maison…
Elle tremble. Tout à coup elle entend gronder un moteur et une lumière violente balaie le bungalow. On klaxonne. C’est Wong. Trois minutes s’écoulent, elle commence à penser que les plongeurs l’ont tué quand on gratte à la porte.
— C’est moi, souffle l’Asiatique. Il n’y a personne, vous pouvez ouvrir.
Elle obéit, appuyant le fusil-harpon contre un mur, pointe en bas.
Wong est là. Il porte un costume anthracite, une chemise noire. Il est armé.
— J’ai fait le tour de la maison, répète-t-il. Je n’ai vu personne. Mon arrivée les a fait fuir, ou bien…
— Ou bien ? fait Peggy, en écho.
Wong baisse les yeux, trahissant sa gêne.
— Ou bien il n’y avait personne, dit-il. Vous avez peut-être été victime d’une hallucination due à la drogue. C’est fréquent. Des flashes résiduels.
La jeune femme se cabre instinctivement.
— Vous voulez dire que je suis folle ?
— Folle, non. Victime des séquelles de la première injection, oui. Il vous faudra des mois, voire un an avant que votre organisme n’élimine totalement cette saloperie. Vous rêverez beaucoup, vous ferez des cauchemars. Vous serez assaillie par des hallucinations incroyablement réalistes, et la plupart du temps incongrues. Vous apprendrez à vivre avec.
— Vous parlez d’expérience ?
— Non, mais je suis un bon vendeur et je connais bien les caractéristiques des produits que j’écoule. Je vous avais prévenue : le liquide est inutilisable dans sa forme actuelle. Les chimistes asiatiques n’ont pas réussi à diminuer sa toxicité, c’est pour cette raison qu’on l’a expédié ici, avec l’espoir d’en tirer une variante, sinon inoffensive, du moins sans effets secondaires aussi rédhibitoires.
Peggy l’écoute. Elle a déjà remarqué qu’il aimait employer des mots précis, des mots littéraires. Il est flegmatique, racé, il inspire le calme. Il l’invite à l’accompagner dehors. Peggy cherche des traces de pas, mais les gravillons rendent tout repérage impossible. Elle se dit qu’il a probablement raison. Les ninjas de caoutchouc sont sortis de ses rêves et non de la mer.
— Vos craintes n’ont rien d’irréaliste, murmure Wong. Elles ne font qu’anticiper la réalité. C’est de cette manière que les choses se passeront si nous n’avons pas récupéré le container d’ici demain soir. Ils viendront ici… pour vous faire parler.
— Et vous ne tenterez rien pour me protéger ? Wong esquisse un sourire désabusé.
— À ce moment-là, chère amie, soupire-t-il, ils se seront déjà occupés de moi… de la même façon.
Ils regagnent la maison. Peggy renifle. Il lui semble que l’odeur de caoutchouc est toujours là, flottant aux abords de la maison. Elle ferme la porte, la verrouille, allume la lumière. Wong pose son automatique sur la table basse. La lumière du plafonnier tombe sur l’arme. C’est un Sigma 40 Smith & Wesson, le pistolet réglementaire du SWAT. Le chargeur contient 15 cartouches de calibre 40. Sur l’acier du canon on peut lire en lettres creuses Caution : capable of firing with magazine removed. Cette inscription hypnotise Peggy. Elle se secoue, va chercher à boire. Elle a compris que Wong comptait rester là jusqu’à l’aube. Elle lui en est reconnaissante. Elle pose un verre de rhum devant lui, du rhum haïtien de très bonne cuvée.
— Vous avez toujours été plongeuse ? lui demande-t-il comme s’ils se trouvaient dans un dîner en ville.
— C’était une obsession de mon père, fait-elle avec un petit rire d’excuse.
Elle a envie de parler, pour anesthésier l’angoisse qui lui noue le ventre.
Alors elle se met à lui raconter « Dad », le Vieux, comme elles le surnommaient, sa sœur Lisa et elle. Un grand type avec des mains dures et rugueuses, pétries avec le ciment du labeur acharné ; le chronomètre accroché au cou, voisinant sans complexe avec les médailles religieuses. Un ancien fermier enrichi qui s’était mis dans la tête de jouer les entraîneurs sportifs et qui avait choisi la plus jeune de ses filles, Peggy, pour cobaye.
Lui en a-t-il fait boire des tasses ! Lui en a-t-il imposé des tours de bassin ! Pour lui, elle a nagé avec des poids fixés aux poignets et aux chevilles, elle a sauté les yeux fermés de plongeoirs si élevés qu’elle était persuadée que son corps allait exploser en heurtant la surface de l’eau. Et cela a duré des années, transformant les week-ends en interminables séances de torture.
« Tu seras plus célèbre qu’Esther Williams, répétait le vieux. Tu seras la vedette de tous les shows aquatiques d’Hollywood. »
Peggy n’avait jamais réussi à lui faire comprendre qu’on ne tournait plus de ballet aquatique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il restait cramponné à son rêve.
« Tu seras la nouvelle Esther Williams ! » s’obstinait-il à répéter, sourd et aveugle à la réalité d’une nouvelle époque. Pauvre papa ! Pauvre vieux fou abîmé dans ses rêves de gloire, et prêt à tout pour faire de sa fille cadette un phénomène de foire. Elle lui avait échappé in extremis, mais elle lui avait également brisé le cœur en refusant d’endosser le destin pour lequel il l’avait programmée.
Souvent, en rêve, il lui arrive encore de revoir son père debout au bord de la piscine municipale, ses cheveux déjà blancs coupés en brosse courte au ras du crâne. Il soufflait dans un sifflet de nickel, pour marquer la cadence de la nage. À force de piétiner au bord des bassins, il collectionnait les verrues plantaires et les mycoses. Pauvre vieux Dad !
— C’est ton entraîneur ? demandaient les autres filles à Peggy. T’aurais pu dénicher un coach un peu moins gâteux ! Encore heureux qu’il ne lui vienne pas l’idée de se mettre en slip de bain, ça deviendrait le musée des horreurs !
Peggy se forçait à rire avec elles. Honteuse. Elle en voulait à Dad d’avoir l’air d’un grand-père… Et elle s’en voulait d’avoir honte. Elle était malheureuse. Elle se sentait devenir mauvaise.
P’pa et M’man s’étaient mariés tard, après une vie de labeur déjà bien entamée. L’un et l’autre avaient toujours eu dans l’idée de ne fonder une famille qu’après avoir mis de côté un pécule suffisant pour profiter de la vie en petits rentiers à l’abri des coups du sort. Ce programme, basé sur la discipline et l’effort, avait eu malheureusement l’inconvénient de ne pas leur laisser le temps de souffler avant la quarantaine. Voilà pourquoi, presque vieux, ils s’étaient retrouvés parents de deux fillettes franchissant tout juste le seuil de l’adolescence.
Peggy et sa sœur avaient toujours eu honte de l’âge de leurs parents. À l’école, il leur arrivait souvent de prétendre que le « vieux monsieur » ou la « vieille dame » qui venait les chercher au volant de la grosse Packard était leur grand-père ou leur grand-mère. Elles savaient que c’était mal, mais elles ne pouvaient s’en empêcher. Toutes les autres filles avaient des parents jeunes, des parents qui dansaient le rock’n roll, alors pourquoi pas elles ?
Peggy s’interrompt, gênée de s’être laissée aller. Elle n’a jamais raconté cela à Brandon, elle savait d’avance qu’il s’en ficherait.
— Et ça s’est terminé comment ? demande Wong.
La jeune femme hausse les épaules.
— Je me suis enfuie de chez moi, je suis devenue décoratrice de théâtre pour de petites troupes Off Broadway. Mes parents sont morts dans un accident. Nous n’avons pas eu le temps de nous réconcilier. Et puis ma sœur a été assassinée. Une sale histoire dont j’ai eu du mal à me remettre. À cette époque, j’étais déjà passée des décors de théâtre aux décors sous-marins.
Elle ne lui dit pas : « Et vous ? », elle sait qu’il ne répondrait pas. Comme tous les hommes, il préserve jalousement son opacité. Brandon, lui non plus, n’a jamais voulu parler de son enfance. Les mâles ont toujours peur d’être radiographiés par un regard féminin, de devenir transparents, de dévoiler leurs faiblesses. Ils aiment se cacher derrière le paravent d’un mystère un peu factice. Wong n’est sûrement pas différent de ses congénères. D’ailleurs la culture japonaise n’encourage guère les épanchements. Peggy le regarde à la dérobée, s’étonnant d’être si sensible à cette aura de mystère qu’elle se défend encore d’appeler « son charme », et qui n’est peut-être qu’un bel emballage dissimulant un grand vide.
Dans le cas de Wong, l’impression de mystère est décuplée par sa qualité d’Asiatique.
« En face d’un Japonais, songe Peggy, on a toujours l’impression qu’il occupe son temps libre à affûter ses katanas ou à ratisser son jardin zen alors qu’en fait il se soûle à la bière dans les bars comme n’importe quel péquenot du Middle West ! »
Le trouble qui l’assaille lui déplaît. Il la fragilise. « Tu ne vas tout de même pas tomber amoureuse de lui ? se dit-elle. Comme une collégienne ! Sa présence te rassure, c’est tout. Il a débarqué au bon moment, ce n’est pas une raison pour entamer un transfert psychanalytique ! »
D’ailleurs Wong, coupant court aux confidences, a déjà reporté son attention sur Brandon qui dort toujours, enveloppé dans son drap mouillé comme dans un suaire. Il a l’air d’un cadavre, et Peggy n’aime pas cette idée.
— Il a eu une crise de délire, c’est cela ? interroge Wong.
— Oui, avoue la jeune femme.
Elle énumère les craintes absurdes du garçon. Elle découvre qu’elle est contente de pouvoir parler à un homme qui, pour une fois, ne revendique pas le privilège de rester un éternel petit garçon. Elle s’aperçoit qu’elle en a plus qu’assez de ce syndrome de Peter Pan qui ravage la jeunesse américaine.
— On ne peut vraiment rien faire pour lui ? insiste-t-elle. Lui faire prendre un calmant ?
— Non, ce serait comme de donner de l’aspirine à un type bourré de PCP.
Elle éprouve une subite bouffée de haine envers Wong. Elle le soupçonne de vouloir exploiter la confusion mentale de Brandon pour obtenir les renseignements qu’il désire.
— La menace se rapproche, dit-il. Si vos plongeurs ne sortent pas d’une hallucination résiduelle, cela signifie que le temps nous est compté. Vous n’avez vraiment aucune idée de l’endroit où il aurait pu cacher le container ?
Peggy hésite. Finalement, elle murmure :
— Burly, Burly Sawyer, un ancien combattant qui vit dans les Glades. Ces derniers temps, Brandon était toujours fourré avec lui. Burly avait entendu parler de votre produit… Il est possible que Brandon lui ait confié le flacon.
— Nous irons le voir dès qu’il fera jour, décide Wong. Maintenant essayez de dormir un peu. Je vais monter la garde.
Peggy s’allonge auprès de Brandon. Elle éprouve un certain malaise à dormir ainsi, avec un homme armé planté au pied de sa couche.